le blé responsable de l'allergie au gluten

Allergie au Gluten : Tout ce que Vous Devez Savoir 

Tout connaître sur l’allergie au gluten 

– Vous avez dit « allergie » ? – Oui… l’intolérance au gluten, tout le monde en parle de nos jours…-Attention, il ne faut pas confondre « intolérance » et « allergie ». Cette dernière provoquera un effet dès l’ingestion de l’aliment. Tandis que les personnes atteintes de la maladie cœliaque et celles hypersensibles constateront les désagréments causés par le gluten plus à moyen et long terme. Mais alors, quelles sont les différentes réactions ? Et de quelle manière les identifier ? Voici sans plus attendre tout ce que vous devez savoir sur l’allergie au gluten.

Quels sont les symptômes d’une allergie au gluten ?

Les manifestations varient suivant l’âge de l’individu. Chez votre petit, elles peuvent s’exprimer par :

  • des troubles respiratoires (rhinite, asthme) ;
  • des démangeaisons (eczéma, urticaire) ;
  • des vomissements ;
  • de la constipation ;
  • des douleurs au ventre ;
  • des régurgitations ;
  • un choc anaphylactique, heureusement beaucoup plus rare !

Pour les adultes, l’allergie se traduit au travers :

  • de crampes abdominales ; 
  • de diarrhées ; 
  • de vomissements ;
  • de démangeaisons dans la zone de la bouche et de la gorge ;
  • de rougeurs ;
  • d’éruptions cutanées ;
  • de difficultés respiratoires ;
  • d’un œdème de Quincke ;
  • d’un choc anaphylactique, plus courant chez l’adulte, qui nécessite une intervention rapide.

Ce phénomène provoque un trouble de la fonction cardiaque ainsi qu’une diminution de la pression artérielle et des malaises. Alors, une injection d’adrénaline par voie intramusculaire ou intraveineuse doit être réalisée en urgence. Heureusement, les personnes atteintes d’allergie sont informées de ce risque et disposent généralement d’une trousse de premiers secours en cas d’ingestion accidentelle.

Mais au fait… Une allergie alimentaire, comment ça fonctionne ?

Une nourriture en temps normal purement inoffensive, va être perçue par le corps comme un danger. Et là, c’est la panique à bord ! Votre système immunitaire va mettre en place une série de réactions pour se défendre contre l’intrus à éliminer.

Une première ingestion de l’aliment en question ne déclenche pas immédiatement de manifestation. Mais il va activer des anticorps qui vont se positionner, en bons petits soldats, sur des cellules chargées de protéger l’organisme. Celles-ci interviendront alors au cours d’une deuxième absorption, par le biais des différents symptômes évoqués plus haut.

De quelle manière diagnostiquer une allergie au gluten ?

Les signes d’une allergie sont difficiles à analyser, car ils sont communs à d’autres problèmes de santé. Chez vous, il ne vous faut que quelques heures pour réagir dès que vous croquez dans un morceau de pain. Vous suspectez une implication du gluten ? Votre docteur et un allergologue pourront confirmer vos doutes.

Lors de la consultation, votre médecin traitant vous interrogera pour savoir s’il existe des cas ou des antécédents dans votre famille. Il va ensuite mener l’enquête grâce à un questionnaire précis pour essayer de faire le lien entre vos symptômes gênants et les repas contenant du gluten que vous avez pu consommer.

Allergie au gluten : tout ce que vous devez savoir sur le déroulement d’une consultation chez l’allergologue

Vous voulez savoir à quelle sauce vous allez être mangé ? Rien de plus normal ! Le spécialiste dispose de plusieurs manières de vérifier une allergie. Il effectuera en premier lieu un test cutané (prick tests ou patch tests suivant les cas).

Si besoin, il prescrit ensuite une prise de sang propre aux allergies. Elle lui donnera les mesures de la concentration d’anticorps de type igE spécifiques. (Vous savez ces fameux petits soldats envoyés lors de la première ingestion.)

Si le doute subsiste, le médecin pourra vous proposer de pratiquer un test de provocation orale réalisé en milieu hospitalier. Cela consiste en l’absorption d’aliments à base de gluten à dose croissante, tout en surveillant les réactions. Pour faire simple on va vous faire manger un peu de la protéine, puis un peu plus et encore plus, en guettant si vous gonflez comme un ballon … Mais les antihistaminiques ne seront pas loin, ne vous inquiétez pas 😉 !

Vous n’êtes pas allergique ? Mais peut être que vous êtes intolérant et oui c’est différent…

Quelle est la différence entre allergie et maladie cœliaque ?

Comment arrive une intolérance au gluten ?

L’amalgame est souvent fait entre les deux, pourtant ce sont deux pathologies distinctes, chacune avec des mécanismes particuliers. La maladie cœliaque touche les individus prédisposés génétiquement. Pour 95 % d’entre eux, ils sont porteurs du gène HLA-DQ2 et/ou HLA-DQ8.

D’ailleurs, la famille proche (père, mère, frères, sœurs et enfants) déclare plus fréquemment l’affection que d’autres (10 % de risque).

Mais ce n’est pas une condition obligatoire ! Car 20 % des personnes possédant un ou ces deux gènes ne sont pas intolérants.

Les individus atteints de certaines maladies apparaissent aussi comme plus disposés à être cœliaques comme les diabétiques de type 1 par exemple.

On parle alors du rôle des facteurs environnementaux et de l’épigénétique dans le déclenchement de la maladie. Ses facteurs environnementaux sont principalement la consommation de gluten, mais également une infection virale dans l’enfance. D’autres éléments sont évoqués, mais la lumière sur toutes les causes n’a pas encore été faite à l’heure actuelle.

Cette pathologie peut ne jamais se développer, présenter peu de manifestations ou être asymptomatique. Tous les âges sont concernés. Et bien que l’intolérance au gluten reste rare – de 1 à 2 % de la population -, elle est peu diagnostiquée. Donc la proportion de la population atteinte par cette maladie est sous-évaluée.

Quels sont les signes d’intolérance au gluten ?

Vous l’aurez compris, les symptômes peuvent être très variés, faibles ou carrément inexistants. Pour compliquer la tâche, ils diffèrent d’une personne à une autre et en fonction de l’âge. Mais dans les symptômes les plus fréquents, on peut évoquer les troubles digestifs suivants :

  • une sensation de mauvaise digestion ;
  • des reflux gastro-œsophagiens ;
  • de la constipation ;
  • un syndrome de l’intestin irritable dans sa configuration diarrhéique ou en alternance diarrhée et constipation ;
  • des douleurs abdominales vagues.

Au niveau des symptômes non digestifs, on constatera dans les formes courantes :

  • de l’anémie et conséquence (perte de cheveux, fatigue…) ;
  • de l’ostéoporose ;
  • des troubles des règles ;
  • des fausses-couches ;
  • une infertilité ;
  • une petite taille ;
  • des affections hépatiques ;
  • des manifestations neurologiques et dermatologiques (dont la dermatite herpétiforme) ;
  • des aphtes à répétition ;
  • un développement insuffisant de l’émail.

Quels sont les effets du gluten sur le corps dans le cas d’une maladie cœliaque ?

L’intérieur de notre intestin grêle est constitué de petites villosités. Ces structures en forme de doigts augmentent la surface d’absorption des nutriments et sont donc une aide précieuse pour notre santé.

L’intolérance au gluten est une maladie auto-immune : le système immunitaire va donc apporter une réaction inappropriée lors de l’ingestion. Cette riposte va aboutir à une inflammation entraînant l’atrophie des villosités intestinales.

Vous l’aurez imaginé : sans leur assistance, l’assimilation des nutriments est en péril. Ce qui provoquera les symptômes plus ou moins variés évoqués plus haut et conduira potentiellement à des cancers ou des pathologies auto-immunes.

Comment diagnostiquer la maladie cœliaque ?

Une prise de sang est n​​écessaire afin de rechercher la présence de certains types d’anticorps caractéristiques de cette maladie. Selon les résultats, le patient devra procéder à une endoscopie, dans le but de confirmer le diagnostic. Lors de cet examen, des tissus seront prélevés au niveau de l’intestin grêle dans le but d’être analysés.

fragment de duodénum au microscope montrant la différence entre des villosités bien formées et des villosités atrophiées

Images : © Dr Geneviève Belleannée (CHU de Bordeaux)

Quels sont les points communs entre l’allergie au gluten et la maladie cœliaque ?

Vous l’imaginez bien, dans les deux cas, la personne doit complètement évincer ce type de produits habituels (pain, pâtes, biscuits…) de son alimentation. Un accompagnement par un diététicien permet au patient de connaître les aliments qu’il peut manger sans risque et de retirer toutes les céréales comme le blé qui contiennent du gluten. Ce suivi diététique contribue également à éviter les carences éventuelles.

C’est pour cela que dans le cadre d’une intolérance au gluten, la personne est suivie tout au long de sa vie par différents spécialistes : médecin traitant, gastro-entérologue, diététicien.

Quelle est la différence entre la maladie cœliaque et la sensibilité au gluten ?

Quels sont les symptômes de la sensibilité au gluten non cœliaque ?

Cette pathologie se manifeste par des troubles digestifs comme :

  • des douleurs abdominales ;
  • des inconforts digestifs ;
  • des diarrhées ;
  • de la constipation ;
  • des reflux gastriques.

Elle s’exprime par des perturbations extradigestives à l’instar de :

  • apparitions fréquentes d’aphtes buccaux ;
  • engourdissements ;
  • douleurs articulaires ;
  • problèmes dermatologiques ;
  • esprit embrumé ;
  • dépressions ;
  • migraines ;
  • maladies chroniques.

Il est important de préciser que cette liste est non exhaustive et varie selon les personnes. Mais vous allez me dire que ces symptômes semblent très similaires à la maladie cœliaque ! eh oui ! là est toute la difficulté !

Comment diagnostiquer la sensibilité au gluten non cœliaque ?

Cette affection est officiellement reconnue depuis 2011, bien que décrite par certains docteurs auparavant. Au niveau des dépistages, les spécialistes divergent. Beaucoup avancent que pour affirmer qu’un patient souffre de sensibilité au gluten, il faut d’abord éliminer la maladie cœliaque ou l’allergie.

D’autres médecins soutiennent que des tests alimentaires apparaissent efficaces pour identifier ce trouble. Attention ces tests ne sont pas à confondre avec les auto-tests Elisa censés permettre de détecter la maladie cœliaque (dont la fiabilité des résultats est très loin de celle des tests de grossesse…). Il existe des laboratoires comme le laboratoire Barbier qui réalise des tests de sensibilité au gluten à partir de prélèvements sanguins. Ils restent cependant assez onéreux entre 80 et 500 € selon les instituts qui les réalisent et selon le nombre d’autres intolérances alimentaires recherchées en même temps.

Le problème, c’est que les résultats sont basés sur la présence d’anticorps qui pourraient être produits sans que la personne n’ait de sensibilité particulière. C’est pourquoi, le meilleur test face à la sensibilité (non cœliaque) reste une éviction totale du gluten de l’alimentation pendant plusieurs semaines avec observation des améliorations éventuelles de l’état de santé. C’est bien sur ce principe que le professeur Seignalet a démontré l’impact du gluten et d’autres aliments sur plus de 100 maladies.

L’observation de la réaction de votre corps demeure plus que parlante, et apprendre à l’écouter est essentiel. Vous êtes la personne la plus à même de le faire et ce que vous ressentez n’est pas le fait de votre imagination.

Quels sont les risques de consommer du gluten dans le cadre d’une sensibilité à cette protéine ?

En dehors du professeur Seignalet, les études scientifiques françaises restent très faibles sur les complications qu’encourent les personnes atteintes d’une sensibilité au gluten non cœliaque.

Cependant, le département de médecine du Columbia University Medical Center de New-York, démontre dans une recherche une fragilisation de la barrière intestinale.

Une enquête prospective italienne a également relevé sur un groupe d’individus sensibles au gluten non cœliaque que 14 % étaient touchés par une maladie auto-immune.

Une autre investigation a confirmé que sur des patients concernés par des pathologies graves l’interruption du gluten a permis de stopper les symptômes. Lorsque les sujets revenaient à une alimentation à base de la dite protéine, les manifestations de l’affection ressurgissaient.

Quel est le traitement pour une sensibilité au gluten non cœliaque ?

L’arrêt de la consommation de produits à base de gluten semble la première chose à faire. Il peut être intéressant aussi de procéder à une cure de probiotiques après cicatrisation de l’intestin afin de réparer et d’harmoniser la flore intestinale. Une prise de sang, dans le cadre de la maladie coeliaque ou de la sensibilité, détermine si vous présentez des carences nutritionnelles. Ces déficiences apparaissent lors d’un régime sans gluten mal ajusté, ou à cause d’une mauvaise absorption des nutriments.

Même si beaucoup de personnes crient à la mode du « sans gluten », l’allergie, l’intolérance ou la sensibilité à cette protéine sont bel et bien une réalité. Son arrêt peut être compliqué tant les aliments qui en contiennent sont nombreux. Sans parler de nos habitudes et envies alimentaires qui nous collent à la peau. Et si régime « sans gluten » rimait aussi avec régime gourmand ?

Pour adopter une alimentation sans gluten et de nouvelles habitudes, c’est par ici.

Sources :

Sensibilité au gluten non cœliaque et maladies rhumatismales

Barrière intestinale affaiblie, l’activation immunitaire systémique peut expliquer les symptômes chez les personnes sans maladie cœliaque

Sensibilité au gluten non cœliaque et lombalgie chronique réfractaire avec caractéristiques de spondylarthrite

Enquête prospective Italienne sur des patients suspectés d’avoir une sensibilité au gluten non cœliaque

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